DORION, EUGÈNE-PHILIPPE, avocat, traducteur et homme de lettres, né à Saint-Ours le 6 août 1830 du mariage du docteur Jacques Dorion et de Catherine-Louise Lovell, décédé à Ottawa le 1er juillet 1872 et inhumé à Saint-Ours.

Eugène-Philippe Dorion fit ses études secondaires au séminaire de Saint-Hyacinthe où il entra en 1841. Admis au barreau le 5 décembre 1853, il devenait, deux ans plus tard, traducteur à la chambre d’Assemblée de la province du Canada. En 1859, il est appelé à y diriger le bureau des traducteurs français, poste qu’il remplit ensuite à Ottawa auprès de la chambre des Communes. Ses contemporains ont vanté ses connaissances des langues mortes, de l’anglais, du français et de quelques langues indiennes. Dorion améliora considérablement le texte français des lois, mais dut parfois s’incliner devant la volonté des hommes politiques. C’est ainsi que George-Étienne Cartier lui aurait imposé la traduction de dominion par « puissance » dans l’Acte de l’Amérique du Nord britannique de 1867.

En 1862, Dorion avait publié à Québec un opuscule intitulé Historique des fonds de retraite en Europe et en Canada dans lequel il demandait la création d’un fonds de retraite pour les fonctionnaires. Après avoir décrit les systèmes de pensions qui avaient été créés en France et en Angleterre, l’auteur analysait les projets qui avaient été soumis au parlement de la province du Canada, en 1860 et en 1861, pour conclure qu’il était dans l’intérêt de l’État de créer un fonds de pension plutôt que de continuer à payer des fonctionnaires âgés et incapables.

Dans les dernières années de sa vie à Ottawa, Dorion fut président de la Société Saint-Jean-Baptiste et de l’Institut canadien-français. D’une taille élevée et très éloquent, on l’admirait beaucoup dans les discours de circonstances.

Il avait épousé, en 1855, Marie Panet, fille de Charles Panet, avocat et député de Portneuf. Leur fille Eugénie épousa, en 1876, Alfred Duclos* de Celles, bibliothécaire du parlement d’Ottawa.

J.-C. Bonenfant

E.-P. Dorion, Historique des fonds de retraite en Europe et en Canada (Québec, 1862).— La Minerve (Montréal), 3 juill. 1872.— P.-G. Roy, Les avocats de la région de Québec, 136.— C.-P. Choquette, Histoire du séminaire de Saint-Hyacinthe depuis sa fondation jusqu’à nos jours (2 vol., Montréal, 1911–1912), II : 280. [Azarie Couillard-Després], Histoire de la seigneurie de Saint-Ours (2 vol., Montréal, 1915–1917), II : 426–431.— Fauteux, Patriotes, 217s.

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J.-C. Bonenfant, « DORION, EUGÈNE-PHILIPPE », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 10, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 1 déc. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/dorion_eugene_philippe_10F.html.

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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 10
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1972
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