BUTTON, sir THOMAS, capitaine de la marine de guerre et explorateur, quatrième fils de Miles Button, de Worleton, paroisse de Saint-Lythans, Glamorganshire, et de Margaret, fille d’Edward Lewis, de Van, de Caerphilly, dans le Glamorganshire, décédé en avril 1634, probablement à Worleton.

Thomas Button épousa Mary, fille de Sir Walter Rice, de Dynevor, dans le Carmarthenshire ; l’aîné de ses trois fils, Miles, épousa Barbara, fille de Rhys Merrick dont elle hérita du domaine familial de Cottrell, dans le Glamorganshire ; les Button étaient donc alliés par mariage à quelques-unes des familles les plus influentes de propriétaires terriens du Sud du pays de Galles.

On n’est guère renseigné sur les premières années de sa carrière ; cependant, les lettres qu’il écrivit à un âge avancé laissent à penser qu’il commença son service dans la marine au cours des années critiques de 1588–1589. En 1601, au moment où l’Espagne envahit l’Irlande, il fut cité à l’ordre du jour pour acte de bravoure en qualité de capitaine de la péniche royale Moon, à Kinsale ; la reine lui accorda une pension de 6s 8d par jour, sa vie durant. En 1602, il commandait le Wylloby, qui faisait la guerre de course aux Indes occidentales. Le Wylloby appartenait à son compatriote gallois, Sir Robert Mansel, qui devint trésorier de la marine en 1604, et à Sir John Trevor, hydrographe ; grâce à leur influence et aux liens étroits d’amitié qu’il entretenait avec Phineas Pett, charpentier de marine, Button se vit confier des commandements plus importants. Fort de leur appui, il fut choisi en 1612 pour commander l’expédition chargée de découvrir ce qu’il était advenu de Henry Hudson, abandonné dans une chaloupe par son équipage mutiné, le printemps précédent, et de terminer « la découverte complète et parfaite du passage du Nord-ouest ».

Les instructions de Button, préparées par Edward Wright, mathématicien et précepteur du prince Henri, fils aîné de Jacques Ier, indiquaient clairement que l’explorateur devait observer avec soin la hauteur, la déclinaison et la variation du compas, ainsi que « le commencement et la fin de l’éclipse qui se produirait le 20 mai suivant » ; il ne devait pas perdre de temps à relever « baies, anses ou plages », mais il noterait plutôt la direction des marées ; « vous rappelant que votre but est l’Ouest, vous vous arrêterez [...] à la latitude de 58 degrés, où, mouillant à une pointe de terre, il faudra bien examiner le flux des eaux ; s’il vient du sud-ouest, alors vous pouvez être sûr que le passage est dans cette direction ; si la marée montante vient du nord ou du nord-ouest, vous devez vous diriger de ce côté. » Ces instructions ne font aucune mention de Henry Hudson. En avril 1612, Button commanda le Resolution (choisi spécialement par Pett et lui-même) et le Discovery. La Company of Merchants Discoverers of the Nort-West Passage (connue sous le nom de The Northwest Company) reçut sa charte le 26 juillet 1612. Parmi ses membres, on cite le nom de Button et de plusieurs marins qui firent voile avec lui, y compris Robert Bylot, qui avait accompagné Hudson et qui devait par la suite mener d’autres expéditions vers le Nord-Ouest aux côtés de Baffin ; il y avait aussi William Gibbons, un parent de Button, et William Hawkeridge, qui effectuèrent respectivement les expéditions infructueuses de 1614 et de 1625.

On a perdu le journal même des voyages de Button, mais il en a paru des fragments dans le livre du capitaine Luke Fox, North West Fox en 1635 (ces extraits proviennent en grande partie de comptes rendus préparés par des compagnons de Button, notamment Abacuk Pricket et William Hawkeridge, ainsi que du journal de Button, publié en partie par Sir Thomas Roe) ; d’après ces sources, Button aurait pénétré dans le détroit d’Hudson, donnant à l’île qui en marque l’entrée le nom de son vaisseau ; il aurait fait route par la suite vers le Sud-Ouest en traversant ce qui s’appelle aujourd’hui la baie d’Hudson ; il aurait débarqué à un endroit qu’il nomma « Hopes Checkt ». Il fit ensuite voile vers le Sud et passa l’hiver à l’embouchure d’une rivière qu’il baptisa du nom de Robert Nelson, capitaine du Resolution, qui y décéda. L’hiver fut extrêmement rigoureux et Button perdit plusieurs hommes ; au printemps, il s’éloigna de cette région qu’il avait appelée New Wales, puis vogua vers le Nord. Avançant lentement d’une façon mal assurée i travers le brouillard et les tempêtes, Button atteignit, vers la fin de juillet, le point le plus septentrional de son voyage, dans le goulet appelé par la suite « Sir Thomas Roe’s Welcome ». Ensuite il mit le cap au Sud, croyant à tort qu’il était pris dans une baie. Au mois d’août, il atteignit l’île qu’il appela du nom de son ami et parent Mansel, puis il décida à regret de rentrer au pays.

Habile manœuvrier, Button s’attira les plus beaux éloges lors des opérations combinées qu’il mena en 1615 contre les rebelles, dans l’Ouest de l’Écosse ; il fut créé chevalier en 1618. Il fut l’un des rares officiers à revenir avec honneur de l’expédition peu satisfaisante qui avait été lancée contre les pirates d’Alger en 1620–1621 ; il y était contre-amiral. Button servit pendant plusieurs années comme « amiral de la côte d’Irlande ». Il eut d’interminables querelles avec les commissaires de la Marine au sujet du ravitaillement de ses navires mal armés et du défaut de payement des sommes qui lui étaient dues. En 1631, Button fut enchanté d’être consulté quand on prépara le plan des voyages de Luke Fox et de Thomas James dans le Nord-Ouest, car il était encore convaincu de l’existence d’un passage de ce côté : « Je crois qu’il y a là un passage aussi sûrement qu’il y en a un entre Calais et Douvres ou entre Holy Head et l’Irlande. » Marin courageux et habile navigateur, Button eut la malchance de servir au cours d’une période où la marine des Stuart était en décadence du fait de la corruption. Comme on pouvait s’y attendre, cet état de chose est pour beaucoup dans l’attitude obstinée et intraitable de ses vieux jours et le grand nombre de lettres chicanières qu’il écrivit aux autorités navales de Londres.

Aled Eames

Plusieurs lettres écrites par Button ou adressées à lui, lorsqu’il était amiral de la côte irlandaise, se trouvent au PRO, CSP, Dom. et au PRO, CSP, Ireland (particulièrement pour la période de 1625–1632). Des mentions éparses figurent dans les manuscrits Rawlinson à la Bodleian Library, Oxford, notamment : Rawlinson MSS, A455. La charte accordée à la Company of Merchants Discoverers of the North-West Passage, le 26 juillet 1612, et les fragments se rapportant au voyage de Button ont été reproduits dans Voyages of Foxe and James (Christy). Quant à la carrière navale de Button, V. [Sir William Monson], The naval tracts of Sir William Monson, ed. M. Oppenheim (5 vol., « Navy Records Soc. » XXII XXIII, XLIII, XLV, XLVII, 1902–14) et The autobiography of Phineas Pett, ed. W. G. Perrin (« Navy Records Soc. », LI, 1918).— G. T. Clark, Some account of Sir Robert Mansel, and Admiral Sir Thomas Button (Dowlais, 1883).— DNB.— Dodge, Northwest by sea, 129–134.— Oleson, Early voyages, 166s.— D. W. Waters, The art of navigation in Elizabethan and Stuart times (London, 1958), 251–288.

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Aled Eames, « BUTTON, sir THOMAS », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 1, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/button_thomas_1F.html.

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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 1
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1966
Année de la révision:    1986
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