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BÉTOURNAY, LOUIS, avocat et juge, né le 13 novembre 1825 à Saint-Lambert dans le comté de Chambly, Bas-Canada, décédé le 30 octobre 1879 à Saint-Boniface, Manitoba.

Louis Bétournay était le fils posthume de Pierre Bétournay et de veuve Archange Vincent et un descendant à la cinquième génération d’Adrien Bétourné, dit La Violette, soldat du régiment Carignan-Salières, et de Marie Deshaies. Bétournay fit ses études au collège de Montréal puis il étudia le droit avec le futur juge Joseph-Ubalde Beaudry. Reçu avocat en février 1849, il exerça le droit à Saint-Lambert puis à Montréal en société avec George-Étienne Cartier et François-Pierre Pominville. De 1870 à novembre 1872, Bétournay fit partie du conseil municipal de Montréal. Il fut fait conseiller de la reine en 1872 et, le 31 octobre de la même année, il fut nommé, grâce à l’influence de son associé Cartier, juge puîné de la Cour du banc de la reine de la province du Manitoba nouvellement créée. Il fut ainsi le premier Canadien français nommé à une cour supérieure à l’ouest du lac Supérieur. Il quitta Montréal le 10 décembre en compagnie du vicomte Louis Frasse de Plainval, capitaine et chef de la gendarmerie du Manitoba, et il arriva à Fort Garry (Winnipeg) dix jours plus tard.

Les fonctions de Bétournay ne se limitaient pas à celles de juge de la Cour du banc de la reine. Bétournay était également juge au tribunal de comté ainsi que magistrat de police. En 1873, il était membre du tribunal qui fit passer en jugement le premier lieutenant de Louis Riel*, Ambroise-Dydime Lépine*, accusé de l’exécution de Thomas Scott*, qui avait eu lieu pendant les troubles de la Rivière-Rouge. À cette époque, le Manitoba était bilingue ; aussi, Bétournay s’adressa-t-il au jury en français tandis que son collègue, James Charles McKeagney, parla en anglais. À cause du rôle qu’il joua dans le procès de Lépine, Bétournay s’attira la rancœur d’un grand nombre de francophones de la province. C’est pourquoi on passa pratiquement ses activités sous silence dans le journal français local le Métis.

Louis Bétournay était un homme courtois aux goûts variés : il possédait une belle bibliothèque et, bien qu’il eût été victime de plusieurs accidents de cheval ou de voiture, il était grand amateur de chevaux. Il possédait un sens aigu du devoir ; aussi ne négligea-t-il pas ses fonctions judiciaires malgré l’hydropisie qui le faisait souffrir à la fin de sa vie. Mais il finit par succomber à cette maladie à l’âge de 54 ans.

Le 3 mars 1859, Bétournay avait épousé Marie Mercil (Mercille) de Saint-Lambert. Dix enfants étaient nés de cette union ; l’aîné avait 16 ans à la mort de son père. Mme Bétournay survécut 43 ans à son mari. Elle mourut à Saint-Boniface en 1922.

George F. G. Stanley

Archives de l’archevêché de Saint-Boniface (Man.), Correspondance de l’archevêché.— Le Métis (Saint-Bonifacé), 21 déc., 28 déc. 1872, 3 nov., 11 nov. 1879.— La Minerve (Montréal), 3 nov. 1879.— Ottawa Daily Free Press, 4 nov. 1879.— Dom. ann. reg., 1879, 386.— Stanley, Louis Riel, 193, 194, 210.— J.-J. Lefebvre, Louis Bétournay (1825–1879), premier juge canadien-français d’une Cour supérieure dans l’Ouest canadien, BRH, LVIII (1952) : 29–31.— E. K. Williams, Aspects of the legal history of Manitoba, Papers of the HSSM, 3e sér., n° 4 ([1948]) : 59s.

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George F. G. Stanley, « BÉTOURNAY, LOUIS », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 10, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/betournay_louis_10F.html.

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Auteur de l'article:    George F. G. Stanley
Titre de l'article:    BÉTOURNAY, LOUIS
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 10
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1972
Année de la révision:    1972
Date de consultation:    28 novembre 2024